lundi 22 octobre 2007

Aux sombres héros du RPR

E finita la tragedia ! Grâce et volupté, me revoilà l'enfant chéri des dieux. Pas plus tard qu'hier, je reçois un mail m'annonçant qu'eu égard à mon inscription sur quelques sites de cul (allons allons), me voici gratifié d'un accès gratuit à une banque de données (de cul toujours). Bref, le vent a tourné, je me remets à croire au capitalisme comme au Tullamore et demain j'embarque pour le nouveau monde ou Barbès, on verra.
Sinon j'en branle toujours pas une, faut pas s'inquiéter.

samedi 20 octobre 2007

Dix bons plans pour mourir en Irlande

Vois où j'en suis rendu, arpentant myspace pour la déconne, pour y voir les artistes se répondre et se faire la politesse, vois où j'en suis rendu. A contempler ces improbables qui se risquent aux smileys et qui se persuadent les cons, que c'est ça l'avenir, le réseau, le sentiment à portée d'ongle. Crève-moi. Je pense à toi et surtout à nous, quand je t'ai croisée, je débutais bien après les pionniers et juste avant la masse et je me disais je l'ai trouvée. Je t'avais trouvée, oui. oui. oui. On est toujours le con d'un autre, vois où j'en suis rendu. Ma toute petite. Je vais te dire : que le monde se taise, et que je te retrouve ailleurs. Voilà ce qui va arriver.

samedi 13 octobre 2007

Toujours toi que l'on fesse

Les présentatrices météo font dans la surenchère écologique, voilà. Des conseils terreau, des ampoules éteintes. On comprend immédiatement, on devine le plan com' qui est toujours le même, surfer sur un instant du peuple, qu'on résume en quelques lignes directrices sur powerpoint. Tout le monde le sait, tout le monde voit aussi ce carnaval boursouflé autour du rugby, ces présentateurs qui s'initient aux joies de l'ovalie, ces femmes de joueurs ravies de passer en séances maquillage, pressées de délivrer de gros messages d'amour patriotique à leurs hommes qui ont des coeurs d'enfant. Et les journalistes heureux de poser les questions déterminantes en duplex : alors les anglais sont contents ? et les français, est-ce qu'ils sont tristes ?
Tout le monde sait que la machine tourne à vide. Qu'il n'y a rien à dire sur le monde. Dénoncer le système, les complicités, les médias copains ? Ces discours de ceux-qui-savent-et-veulent-élever-le-peuple-en-lui-révélant-la-grosse- tambouille-cosmique m'emmerdent. D'autres réseaux, qui cherchent la même chose : exister. L'encre-sur-vierge. Le truc qui remue la bête. Tout ça m'emmerde, et probablement toi aussi. C'est le plus désespérant. On n'est plus seul dans l'ennui. Chacun grignotte sa part.

samedi 22 septembre 2007

Articuler sa fin

J'avais dit Jack London, donc : pourquoi on se barre pas ? Pourquoi ne pas s'offrir ce défaitisme résolu comme une victoire sur le dehors, tout jeter et se barrer pour de bon, puisqu'au fond on ne croit pas aux jours, fussent-ils meilleurs. Dans le monde qu'a construit ma logique, je ne peux pas avoir peur. Ces CV, ces lettres déchirantes de motivation contrariée, ces épanouissements au bas des nuques arquées, ces conversions brûlées au libéralisme souriant, ce n'est qu'un fléchissement de dépit, un masque pour l'après car j'imagine qu'il y a un après, un réconfort ou une chaleur, une vengeance peut-être, un triomphe en souffrance. Et s'il n'y avait rien, si c'était justement le point culminant ? Le monde tel qu'il est, ses secrétaires de direction, ses soupirs de crécelle quand il désapprouve sa propre désaffection, sa présence maladive. Si à force d'être immobile, on s'était déjà barré de l'intestin ? Ouais y'a du concept là.

dimanche 19 août 2007

Ma start-up t'encule

Il est plus ou moins entendu, pour mes proches, que je travaillerai dans l'informatique. Je ne démens pas, d'abord parce que c'est un bon moyen d'évacuer le sujet, de se donner une contenance en peu de mots (- je bosse sur des sites - cinq mots placides pour des mers froides d'indifférence). Ensuite, personne, et moi le premier, n'y connaît rien. Il suffit de laisser percer une lassitude moelleuse au coeur du claviardage indolent, de cracher de la technicité facile en murmures, et d'adopter une résignation sereine lorsqu'on résout -toujours par miracle - un problème.
Sinon moi je voulais être vétérinaire. So long, etc.

Pour finir

Tout le monde ne peut pas être Jack London, et décalquer l'envie sur l'existence. Quant à moi je ne me serai extrait de rien, et je prolonge ces pages à ne rien dire. Je me suis souvent demandé ce qui pousse les gens à se répandre, et je tiens enfin la réponse : on s'en fout.