samedi 22 septembre 2007

Articuler sa fin

J'avais dit Jack London, donc : pourquoi on se barre pas ? Pourquoi ne pas s'offrir ce défaitisme résolu comme une victoire sur le dehors, tout jeter et se barrer pour de bon, puisqu'au fond on ne croit pas aux jours, fussent-ils meilleurs. Dans le monde qu'a construit ma logique, je ne peux pas avoir peur. Ces CV, ces lettres déchirantes de motivation contrariée, ces épanouissements au bas des nuques arquées, ces conversions brûlées au libéralisme souriant, ce n'est qu'un fléchissement de dépit, un masque pour l'après car j'imagine qu'il y a un après, un réconfort ou une chaleur, une vengeance peut-être, un triomphe en souffrance. Et s'il n'y avait rien, si c'était justement le point culminant ? Le monde tel qu'il est, ses secrétaires de direction, ses soupirs de crécelle quand il désapprouve sa propre désaffection, sa présence maladive. Si à force d'être immobile, on s'était déjà barré de l'intestin ? Ouais y'a du concept là.