vendredi 9 janvier 2009

WTF +3 dex !1!oneeleven!!1! Ultmte weapwn any1 ?

J'ai largué Pauline, cette connasse. Pauline qui fut la braise de mon incandescence, la balistique pointilleuse de mon implosion, Pauline, eh bien Pauline était une sous-merde. Huit mois pour rien, huit mois à repeindre les chiottes de son confort clinique, plus un trombone qui dépasse, plus de sauce blanche dans mes kebabs, dégivrage du frigo une fois tous les deux mois, tout ça au nom du compte commun et d'une vie qui ne se conçoit plus qu'en terme de compromis.
Huit mois. Un soir, je lui demande si elle s'intéresse au bondage, et cette connasse se marre : un truc de frustrés qu'elle dit, de la branlette au rabais pour des Führers qui s'ignorent. Le lendemain je reprenais de la sauce blanche.
Göring t'encule, toi et ta chatte poisseuse, ta vie en bocaux, la passion qui n'est rien sinon se torcher le cul pour ne pas salir les draps.
Dévasté comme d'une rupture cutanée (Francky l'explique bien : ça se passe sous la peau), j'ai siphonné ma vodka en quête d'oubli et m'en suis retourné à ma vie glaireuse. Sur un forum, des mecs se la jouaient aristos du folklore SM, évoquant avec une sorte d'exaltation narquoise la chienne de Nietzsche, une américaine portée sur le gothisme, bisexuelle et fétichiste : Ginger. Rousse, des seins comme des torpilles et un sourire à vous détourner les Panzers. Signe manifeste du destin, une francophonie balbutiante favorisant la correspondante fièvreuse avec mon égérie de l'instant. Echange de banalités grasses qu'elle ponctuait invariablement d'aphorismes dudit Friedrich ; pas péteuse pour un sou, juste la poursuite dérisoire d'un atavisme mystique : le grand-père l'avait initié aux joies simples de la pataphysique pour les ploucs entre deux tripotages de mamelon. C'était le style de la famille, de lourd passé en traumatisme mutique, un vrai catalogue borderline. Les existences sont traversées, c'est ce qu'on dit. Les semaines s'installent dans nos vélléités confessionnelles, et soudain la révélation : elle n'aime plus sa vie corsetée d'hystérie, ces fantasmes qu'elle dévore comme les corps morts de ses amantes en partance, ce petit commerce de la chair ligotée, soumise et vidée de substance, et quelle substance ? Il n'y a plus que le plaisir froid d'être nue dans les bras d'inconnus, une cage existentielle à la mesure de sa soumission. Son purgatoire sera l'écriture, le déroulement circonstancié d'une vie de pornstar pour l'édification des masses tranquilles. Un témoignage.

Fin des guillemets. Bonne année l'ami.
Alors, outre que ce texte pue l'ennui, que peut-on dire ? Car, et c'est un effort, j'ai décidé de dire, ci-gissent mes résolutions.
Je dis : ce texte chiant est probablement le plus meurtri d'authenticité. Or, l'authenticité n'est-elle pas la valeur la plus singulièrement relou d'entre toutes ? Je lance le débat, encore un pavé dans la mare de la bien-pensance. Et maintenant je vais vomir. Les deux doigts dans la glotte. 2009, toujours moisi.