lundi 29 juin 2009

Pourrir d'enfance (1/2)

Je sens plus ou moins d'instinct (plus ou moins parce que je voudrais pas te casser les couilles avec un mysticisme déplacé qui se dévergonderait par quelque sombre astuce du surmoi hein, j'en suis pas encore là, bien que mon histoire avec Ele s'achemine tranquillement vers le bâillement) qu'on n'est égal à soi qu'en lecteur. Egal à soi parce qu'on ne retranscrira jamais l'ennui (indicible pour le coup, mais je fais l'effort d'éviter le clicheton besogneux, tu noteras) de l'identité ramenée à soi, ce qui n'est pas sans évoquer ces pubs grotesques survenues y'a pas mal : "I am what I am", surplombant Roddick ou d'autres. Désolation, I am what I am. Des siècles d'introspection et de recherche maladroite d'un sens ou d'une vérité, de grandes droites historiques, tout ça pour finir dans le fossé, je suis ce que. Et c'aurait été tellement mieux de s'arrêter là, tellement plus honnête finalement, quitte à faire dans l'humilité contrariée et putassière.
En lecteur, je vois pas trop la nécessité d'expliquer ça. L'effort de parcourir, de traverser l'encre amassée, pour y trouver peu finalement. Une histoire, mais comme d'autres. Pas une montagne ou des torrents qui se suffisent à faire le cake boursoufflé de sa propre contemplation. Pas des images qui pour le coup, entre deux tirades, peuvent nous ramener du mamelon (allez quoi, on peut résumer). De l'encre stupide. Et ça ressemble à de l'existence, cette façon têtue de se fatiguer pour rien. Donc le lecteur est, à moins qu'on ne vienne contester ma brillante démonstration, je vous attends, l'espèce se rapprochant le plus de l'homme. Non c'est pas le dauphin.
Je me disais ça à la lecture d'un truc, assez brillant au demeurant (ça parlait des stars et de la façon d'être cool), qui m'avait contracté; de dépit et d'amertume. Ce qui me correspond assez. Je suis quelqu'un d'infiniment peu contenu, tout en dévastation et en relâchement soudains. Ce qui est loin d'être intéressant, mais présente la particularité notable d'appuyer ma dissertation un peu caduque du départ, et quoi, on se raccroche à ce qu'on peut, j'avais dit instinct, pas clairvoyance. J'étais un peu plus tranquille de me retrouver médiocre en lecteur. J'étais pas loin de ce que (c'est filé, comme tournure, hein ? avoue quand même).

Ce texte était pas mal. Quelques formules, et de la spécification, ce qui créait du contexte (ou de l'atmosphère, je traduis pour les jeunes). Un truc qui se transformait, non pas en musique (la musique des mots, sans déconner, deux balles dans la tête), mais en détachement (de la chaise, de l'écran, des yeux et des algorithmes) : l'instant où quelque chose existe (où tu vois des images dans le texte, toujours pour les jeunes) (oui, "quelque chose existe" c'est de la chiasse de pigiste, mais là je vais à l'essentiel, parce qu'il est tard. C'est à ça ça qu'on reconnaît les scolaires : le souci de l'incipit, et l'effondrement subséquent).
Et puis rapidement, de la merde : de la psychologie de carrelage, de l'exécution sommaire ("les gens ternes", cette vieille rengaine bouseuse qui vise à distinguer les caractères, comme s'il y avait un peu de couleur à la volonté, un peu de divertissement à s'écarter). De la merde, pas spécialement irritante, mais décevante. Un manque de panache. Ce qui fait toute la petitesse de l'écriture, se cantonner à témoigner de soi. C'est pour ça que j'aime bien Marc Lévy, depuis que j'ai vu cette video de promotion (j'ai un peu la flemme, c'est sur youtube, pour son dernier bouquin) et son casque d'aviateur en cocasserie borderline. Marco a au moins compris ce qu'est un lectorat : une foule à abattre.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

besoin de verifier:)

Lemecnormal a dit…

Plus que 15 jours, j'y crois.