dimanche 2 novembre 2008

Où l'auteur, à bout de force, admet enfin qu'il a une petite bite

J'aurai manqué de passion, de celles qui j'imagine, font voyager. Mais je n'ai jamais repris la main sur ce que je me représentais comme du caractère, ce mélange d'intolérance aux autres et de nonchalance appliquée à soi, et je n'aurai ri qu'à mes propres blagues, car, c'est bien le drame, tout construit de la nécessité de ne pas s'aimer, je me serai approuvé, célébré en toutes choses. Ce n'est pas facile d'aller à l'encontre de tout. Ne pas s'aimer, quand déjà l'autre vous porte une affection toute relative, vous laisse dans des eaux salement goëmonées, et pour tout dire infiniment froides. C'est qu'il faut bien ranger l'identité quelque part, la confier à des mains aimantes ou l'enfouir dans les replis de sa graisse. L'autre donc, appuie toujours un peu trop ses coups, sourd es-tu à la dignité, à l'empathie en attente, à l'attention qu'on attend au-delà des matchs à domiciles. L'identité sait doser ses coups, elle observe la chancelance et attend que s'équilibrent les forces. La pulsion de destruction n'existe pas tant en ennemi qu'en justicière proclamée, souvent trop maniérée et contemplatrice, mais finalement loyale - et patiente. Tout le reste s'organise autour des manques à combler, et pour d'autres en subsistance. Je m'en tire étonnament bien, j'insiste, à ma très grande surprise. I mean, j'ai du fric homey, de la grosse thune et de la pétasse en salles. C'est ce qu'on appelle la civilisation. Ce qui fait que les cages s'aggrandissent et recouvrent les champs déserts de la félicité. Si bien que les chemins de l'extérieur se rétrécissent. Si bien que la passion se retranche sous la boue. Si bien que les voyages semblent vains. Et la civilisation sauve les gens. Pas tous, mais j'imagine qu'il faut choisir son camp, Kamarad.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

comme vous y allez... et la respiration alors, vous y pensez à la respiration ?

Anonyme a dit…

C'est pour ça que j'ai précisé que j'étais à bout de force. Voyez, le monde est bien fait.